vendredi 19 avril 2013

Je n'en sais rien...

J'ai introduit mon dernier message en parlant des perceptions. Il y a deux types de perceptions, la perception de soi et la perception du monde (et j'ai précisé que la relation entre les 2 était introuvable car en réalité elles ne font qu'UN).
Finalement tout dans la vie n'est que perception. Ce qui veut dire que par exemple le boulanger chez qui on achète sa baguette de pain tous les matins, en réalité on n'est jamais entré dans sa boutique, on ne lui a jamais acheté de pain et nous n'avons jamais réellement mangé sa baguette. Nous connaissons juste la perception du boulanger, nous connaissons juste la perception de sa boutique, et nous connaissons juste les perceptions olfactives et gustatives de son pain.

Petit vers l'âge de 10 ans j'aimais bien regarder par la fenêtre de ma chambre un grand arbre majestueux, et je me disais : "ok cet arbre je vois sa forme, ses différentes teintes, à un certain niveau il est tout à fait compréhensible...pourtant je sens qu'il y a derrière cet arbre un gigantesque et formidable mystère!". Aujourd'hui j'ai passé la trentaine et j'en suis toujours au même stade, je perçois le monde et ses phénomènes, mais ce qui l'anime, le créateur de perceptions, je ne sais rien sur lui?

Il en est pareil pour tous les grands principes spirituels :
Qu'est-ce-que l'éveil spirituel? Je n'en sais rien...
Qu'est-ce-que le parfait instant présent? Je n'en sais rien
Qu'est-ce-que l'Amour total et inconditionné? Je n'en sais rien...

Mais comme le fait de "savoir" ou de "ne pas savoir" est aussi une perception, ce n'est pas très important ;-)

En fait c'est ça la bonne nouvelle, que l'on perçoive les tourments de l'enfer ou les béatitudes du jardin d'Eden, tout cela n'est que perceptions qui glissent sur le mystère de la vie sans pouvoir l'altérer de la moindre façon.

image prise sur le site www.visionsanstete.com/


vendredi 4 janvier 2013

La relation à soi

Avez-vous déjà réfléchi à la relation que vous entretenez avec le monde et avec vous-même? C'est un sujet que je cogite pas mal ces temps et je trouve que ça vaut la peine d'y consacrer un message pour bien lancer 2013!

Cette question de la relation avec le monde est intéressante car elle peut être traitée à plusieurs niveaux et sous différents angles.
Étudions la pour commencer directement au niveau du divin/ultime/absolu. Quand je me lève le matin tout de suite je perçois des lumières, des sons, et j'appelle cela le monde. Je perçois aussi le moi/je c'est-à-dire mon être intérieur, ce truc qui me pousse à dire "je suis!". Maintenant quelle est la relation entre le monde et le moi/je? Si vous cherchez bien vous réaliserez que cette relation est introuvable, inexistante, on ne peut rien en dire...
C'est ce que j’appellerais la grande farce divine, il n'y a pas de relation entre soi et le monde car les 2 ne font qu'un...je crois que c'est ce que certains maîtres comme Eckart Tolle cherchent à nous dire avec des citations du genre "vous n'êtes pas le danseur, vous êtes la danse!".

Maintenant on peut étudier cette question de la relation avec le monde à un niveau plus relatif, et là aussi c'est très intéressant. A un niveau relatif la relation entre moi et le monde est visible, par exemple s'il fait froid dehors mon corps ressent le froid. Par contre je réalise que la façon dont nous vivons cette relation est souvent délirante. Il y a quelques jours au boulot j'ai eu un gros coup de mou, l'impression que mes jambes faisaient 2 tonnes, là une petite voix dans ma tête commence à se plaindre "suis fatigué, le boulot c'est pénible etc." et j'ai senti que quelque chose en moi partait en vrille.
Pour la première fois j'ai parlé à la petite voix et je lui ai demandé "petite voix tu te plains mais pourtant ce sont mes jambes qui sont fatiguées et mes jambes elles ne se plaignent pas, de quoi tu te mêles?". Cet étrange dialogue mental a complètement court-circuité la tendance négative dans laquelle j'étais engagé et finalement la journée s'est terminée tranquillement.

Cette petite voix dans ma tête a tissé une relation incroyablement agressive avec le monde mais encore plus agressive avec moi-même. En permanence elle me met la pression en me disant que la vie est comme ceci et comme cela, et que pour devenir quelqu'un il faut accomplir ceci ou cela.
Pourtant il suffit d'observer cette petite voix et lui demander gentiment en quoi devenir ceci ou cela changerait la nature profonde des choses, et vous verrez pour la première fois que la petite voix restera muette.
Il y a une sorte de cercle vicieux sur cette terre, nos égos agressifs créent une conscience collective agressive qui à son tour crée encore plus d'égos agressifs. Il est vraiment temps de casser ce cercle si on veut éviter de voir l'humanité sombrer. 

Lorsque Jésus a dit d'aimer les autres comme soi-même, c'est bien sûr une invitation à faire la paix avec les autres, mais c'est surtout une invitation à développer une relation harmonieuse avec soi-même et ça on l'oublie beaucoup trop souvent!

Donc pour 2013 j'ai décidé de ne pas me mettre la pression avec des grandes résolutions, mais plutôt de construire une relation de paix avec moi-même, de m'accepter comme je suis avec mes forces et surtout avec mes faiblesses. Ce qui d'après moi est la base indispensable pour trouver la paix et une relation harmonieuse avec le monde.

Sur ce bonne année à tous et soyez légers en 2013!

"Beaucoup de souffrance et de malheur surviennent lorsque vous tenez pour vraie chaque pensée qui vous vient en tête. Ce ne sont pas les situations qui vous rendent malheureux. Elles peuvent vous causer de la douleur physique, mais sans plus. Ce sont vos pensées qui vous rendent malheureux, dont vos interprétations, les histoires que vous vous racontez."
Extrait du livre « L’art du calme intérieur » d’Eckhart Tolle

vendredi 21 septembre 2012

Les attributs de Dieu

Ce qui est bien avec la spiritualité c'est que l'on a toujours des sujets à méditer, des questions profondes à résoudre. Le puzzle n'est jamais complet, il manque toujours une petite pièce quelque part. Perso j'aime bien, ça m'occupe l'esprit et fait passer le temps...
Il y a quelques jours je réfléchissais dans le train sur la nature de Dieu, on dit souvent qu'il est insondable et ses voies impénétrables. Néanmoins en cherchant bien j'ai quand même trouvé 5 attributs à Dieu. Du coup je me suis dit que pour la rentrée des classes il serait intéressant de les exposer sur mon blog.

1. La lumière : on dit souvent que les manifestations du divin s'accompagnent d'une lumière divine, d'une lumière d'un blanc totalement immaculé. Or ce qui est intéressant avec le blanc, c'est que ce n'est pas l'absence de couleur, au contraire le blanc est obtenu en additionnant toutes les couleurs possibles.

2. Le vide : on dit souvent que Dieu n'a pas une forme particulière, il est donc vide. Mais le vide ce n'est pas l'absence de forme, en réalité le vide contient toutes les formes. C'est le vide qui crée ce qui est "ici" et ce qui est "là-bas", toutes les formes et tous les phénomènes naissent du vide et retombent dans le vide.

3. Le silence : de la même manière que le vide contient toutes les formes/phénomènes, le silence lui contient tous les sons et toutes les pensées. Sans le silence aucun son et aucune pensée ne pourraient naître. Tous les bruits naissent dans le silence et retombent dans celui-ci. Je pense donc que le silence est un attribut de Dieu.

4. L'Amour : on dit toujours que Dieu est Amour. Je réalise que l'Amour avec un grand A contient tous les sentiments et émotions possibles. Quand quelqu'un se met en rage en réalité il manifeste de façon chaotique son besoin d'Amour. Les sentiments les plus sombres comme la haine et la peur sont des manifestations de l'Amour. Dans tous nos gestes, dans toutes nos actions, qu'elles soient nobles ou douteuses, le moteur c'est toujours l'Amour ou le besoin d'Amour.

5. L'instant présent : si on désire rencontrer Dieu, le lieu et le l'heure du RDV seront inexorablement les mêmes, il s'agit de "ici" et "maintenant". J'ai donc décidé de faire du moment présent un attribut de Dieu. Or en suivant toujours la même logique, je me dis que le vrai instant présent ce n'est pas quelque chose qui exclu le passé et l'avenir, au contraire le parfait instant présent doit contenir tous les temps. Tous les scénarios possibles et imaginables existent probablement déjà dans l'instant présent.

Au final on voit que les caractéristiques de Dieu sont complètement exhaustives, et la moralité de l'histoire (il en faut bien une!) c'est qu'on ne devrait jamais dire : "pourquoi Dieu n'empêche pas les guerres, les maladies etc.". Les guerres, les maladies et toutes les plaies qui frappent l'humanité sont un aspect de la divinité, si Dieu ne faisait que le "bien" alors ce serait un Dieu castré et en aucun cas un Dieu tout puissant et absolu.

Un être spirituel ce n'est probablement pas quelqu'un qui vit pépère dans son ermitage à l'abri de toute contrainte. Au contraire c'est quelqu'un qui plongé dans la tourmente garde sa sérénité. C'est quelqu'un qui connait tous les aspects de la divinité et n'en rejette jamais un seul. C'est quelqu'un qui a aussi compris que tous les aspects de la divinité se soutiennent entre eux, le chaud ne peut exister sans le froid, le grand sans le petit, le bien sans le mal etc.

vendredi 1 juin 2012

Le dernier jeu de rôle

Après mes 2 derniers messages où j'évoque l'impossibilité de s'unir au divin et de rester dans un état de paix constant qu'on appelle souvent l'éveil, j'ai envie de conclure le sujet avant de passer à d'autres réflexions un peu plus légères.

Pendant une grande partie de ma vie j'ai joué différents rôles et développés différents personnages, quand j'ai réalisé qu'aucun rôle ne me satisfaisait vraiment je me suis tourné vers la spiritualité et j'ai développé un nouveau personnage que j’appellerai le disciple.

Le disciple a une particularité qui le rend unique parmi tous les jeux de rôles possibles, c'est qu'il est prêt à se soumettre à Dieu, il est prêt à se soumettre à quelque chose qu'il reconnaît comme étant supérieur à lui. Néanmoins aussi remarquable que soit le rôle du disciple, qu'on pourrait très bien appeler aussi le méditant ou l'observateur, cela reste un rôle et qui dit rôle dit problème...

Dans mon dernier message j'explique qu'à chaque fois que je sens une ouverture en moi, je n'arrive pas à m’engouffrer dans la brèche. En fait pendant ces moments d'ouverture il se passe quelque chose de bizarre, c'est-à-dire qu'en réalité le moi/je fait l’expérience de la non-dualité. Or le moi/je ne peut pas par sa nature supporter la non-dualité, cela revient à envoyer du 100'000 volts dans un ampoule qui peut en supporter 100, elle explose tout de suite!

Il y a donc quelque chose de très déstabilisant dans l'éveil, à savoir que l'éveil n'est pas une expérience, l'éveil n'est pas un objet de perception, l'éveil ne peut ni se perdre ni se gagner. Dès qu'il y a un moi/je qui expérimente la non-dualité alors c'est une non-dualité tronquée. Je réalise aussi que ma vraie nature est complètement indifférente à tous les drames et scénarios qui se jouent dans le monde et surtout dans ma tête, elle est totalement inconditionnée. Voila un autre gros problème pour le disciple/méditant/observateur, il cherche désespérément le bonheur mais un bonheur conditionné. Être heureux sans raison, cela est insupportable pour le gentil disciple...

En me lisant on pourrait être tenté de croire que l'éveil est un truc complètement fou et inaccessible. En réalité je suis persuadé que c'est tout le contraire, il y a quelque chose de trop simple dans l'éveil, on ne le voit pas parce qu'on va chercher beaucoup trop loin ce qui est juste là devant nos yeux!
Pour reprendre une image assez répandue dans le bouddhisme, le soleil ne s'arrête jamais de briller, le mental peut le voiler avec son fatras de pensées et de concepts mais en aucun cas il ne peut l'éteindre...

"Vous réalisez que ce n’est pas vous qui vivez votre vie, mais la vie qui vous vit. La vie est le danseur et vous, la danse." Eckhart Tolle

spiritualité et non-dualité


mardi 1 mai 2012

L'impossible grand écart

Dans mon quotidien j'ai des moments d'ouverture, le sentiment parfois de toucher au but, c'est-à-dire de sentir la nature réelle et intemporelle de mon être. Cela créé un grand relâchement et une sorte de communion ultime avec le monde et tout ce qui m'entoure. Paradoxalement il y a aussi quelque chose d'insoutenable dans ces états d'ouverture et de béatitude, dans le sens que la transition est beaucoup trop forte. Tout ce qui rempli mon quotidien depuis des années devient soudain complètement absurde. Bien sûr lâcher prise avec les aspects négatifs de ma vie il n' y a pas de problème et ce n'est pas perturbant ;-) mais éveiller vraiment ma conscience c'est aussi lâcher prise avec la relation que j'ai avec ma fille, avec mes parents, avec tous ceux que j'aime. C'est lâcher prise avec ce blog et surtout avec toute forme de quête spirituelle. Pour résumer c'est lâcher prise avec toute mon histoire personnelle. Et là le "sacrifice de l'éveil" est beaucoup plus délicat. Le gouffre entre une vie dirigée par l'égo et une vie dirigée par le divin est trop important pour pouvoir concilier les deux, c'est une sorte de grand écart impossible à réaliser.
Pourtant dès que je retombe dans un état de conscience ordinaire, une petite voix me dit "bon sang  Cédric, tu ne comprends pas que c'est en abandonnant ton rôle de père que tu seras le meilleur des pères, que c'est en lâchant ton rôle de fils que tu seras le meilleur des fils etc..."

Après ce genre d'expérience très brève avec le divin, je me dis que finalement ça doit être ça l'apocalypse. Dans le sens que l'apocalypse ce n'est en aucun cas la fin de la planète terre, c'est la fin des projections mentales sur le monde, c'est la fin de l'égo et de notre histoire personnelle, et en finir avec l'égo ce n'est vraiment pas une sinécure. C'est même peut-être encore plus brutal qu'une destruction physique du monde.
C'est une des raisons qui fait que je n'écris plus grand-chose sur ce blog depuis assez longtemps, je n'arrive pas à rester plus qu'une poignée de secondes dans un état de paix intérieure. Et je suis un peu fatigué de chercher à transmettre quelque chose que je n'arrive pas vraiment à saisir moi-même. En fait j'irai même plus loin, cela fait longtemps que je suis arrivé à la conclusion que la libération finale qu'on appelle souvent l'éveil n'est pas vraiment en mon pouvoir et ne dépend pas de moi. L'éveil ne peut pas être le fruit d'une pratique spirituelle, sinon ce serait finalement quelque chose d'ordinaire qui peut s'acquérir et comme le dit toujours Karl Renz : "tout ce qui peut s'acquérir, peut se perdre". Cela voudrait dire aussi que l'éveil est quelque chose qui peut-être provoqué par le moi/je, or l'éveil c'est justement la fin du moi/je. Il existe pas mal de citations de maîtres bouddhistes ou zen qui vont dans ce sens :"j'ai monté toutes les marches grâce à mes efforts et à ma persévérance, mais la dernière marche ce n'est pas moi qui l'ai franchie". Les maîtres aiment bien aussi appeler l'éveil : "l' accident divin".

Néanmoins si l'éveil ne peut être le fruit d'une pratique, abandonner la quête serait selon moi une grave erreur. Je comparerais la recherche de l'éveil à un pêcheur (...pécheur?) qui voudrait attraper le seul poisson du lac, autant dire que les chances sont faibles. Mais si vous posez des actes positifs et faites preuve de persévérance, j'ai le sentiment que cela revient à jeter des boulettes d'appâts autour de sa ligne et augmente fortement les chances de prendre le poisson. Et puis ce qui me paraît évident, c'est que tant qu'on est pris dans le tourbillon de la vie on est bien obligé de s'appuyer sur l'aspect relatif des choses et de faire tout simplement ce que l'on peut en fonction de ses moyens et de sa situation.

Pour conclure je dirai que mes pratiques ne visent plus à découvrir quelque chose de nouveau, mais que je cherche au contraire de plus en plus ce qui a toujours été là, ce qui ne dépend pas des conditions extérieures, ce qui ne dépend pas du temps, je cherche à comprendre la nature de celui qui bouge sans n'avoir jamais bougé et que j'aime appeler Dieu. Même si ce mot semble générer beaucoup de projections délirantes chez moi et aussi dans toutes les couches de la société.

"Les noms qui sont donnés aux choses du monde renferment une grande illusion, car ils détournent la pensée de ce qui est réel vers ce qui n'est pas réel, et celui qui entend le nom "Dieu" ne saisit pas ce qui est réel mais ce qui n'est pas réel."
"La lumière et les ténèbres, la vie et la mort, la droite et la gauche sont sœurs les unes des autres ; elles sont inséparables. C’est pourquoi ni les bons sont bons ni les méchants méchants, ni la vie est vie, ni la mort est mort. En conséquence chacun sera dissous dans sa nature originelle. Mais ceux qui sont supérieurs au monde sont indissolubles, Eternels." Citations extraites de l'Evangile apocryphe selon Philippe

lundi 17 octobre 2011

Etre un serviteur inutile

Ma production est devenue vraiment poussive et mon blog fonctionne en mode perfusion depuis de longs mois. Je crois que cette désertion est plutôt bon signe, mon quotidien est bien rempli et je ressens actuellement moins le besoin de commenter la/ma vie.

Néanmoins je réalise, et ce sera le sujet de ce message, que même si mon quotidien devient de plus en plus stimulant, je ne suis jamais vraiment ni satisfait ni comblé. Quelque chose en moi ne peut s'empêcher de penser, de façon quasi pathologique, que ce qui se passe ici et maintenant n'est pas suffisant. Je pourrais être le maître du monde et recevoir toutes les grâces possibles et imaginables de la Terre que cette petite voix intérieure finirait quand même par me dire: "ce n'est pas suffisant, je ne suis pas complet, j'en veux encore plus...".

C'est un peu schizophrénique ce que je vais dire, mais par moment j'en ai vraiment marre de moi. Au départ je croyais que les problèmes venaient essentiellement du monde extérieur, et maintenant il me paraît évident que j'ai toujours été mon principal bourreau. Plus jeune je bloquais sur certaines citations de Jésus, en particulier celle-ci: "Voici que je suis venu faire ta volonté". J'avais le sentiment que faire la volonté de Dieu, c'était donner ce que j'avais de plus précieux, c'était sacrifier ce qui me rendait unique. Finalement ce que je croyais être un précieux trésor était ma pire malédiction. Accomplir la volonté de l'égo ça ne m'a jamais rendu unique, en fait c'est très banal et c'est ce que nous faisons pratiquement tous. De son côté Jésus en accomplissant la volonté de Dieu, il fait encore parler de lui 2'000 ans après sa mort...

Confier sa volonté à Dieu, c'est brancher l'avion en mode pilote automatique, après vous pouvez vous détendre, mettre les mains derrière la tête, vous servir un cocktail et regarder le paysage défiler en toute décontraction, quelles que soient les conditions météorologiques. Dieu dit dans la bible "vous portez un fardeau trop lourd pour vos épaules, alors qu'en faisant ma volonté vos charges seraient légères". Dans mon cas ça fait 33 ans que je porte un fardeau beaucoup trop lourd et je suis de plus en plus décidé à m'en séparer.

Seulement le problème c'est que faire la volonté de Dieu ne peut être un choix. Si vous décidez de faire la volonté de Dieu, alors vous êtes toujours dans votre propre volonté ;-) (voir mon message "La double contrainte pour en finir avec la quête spirituelle"). J'ai le sentiment que la seule chose à faire c'est d'être conscient des résultats catastrophiques que produisent régulièrement notre volonté propre, ainsi s'opère une sorte de lâcher prise naturelle envers l'égo pour se tourner vers une énergie supérieure et aussi plus subtile. A mon avis c'est pour cela que beaucoup de religions semblent en apparence glorifier la souffrance, non pas que la souffrance est bonne en soi, mais c'est la seule chose qui peut nous faire prendre conscience de la bêtise de certains de nos comportements.

On m'a transmis récemment une prière (voir extrait ci-dessous) qui m'a beaucoup inspiré. Notamment une phrase qui m'a fait "TILT" et qui disait: "tu seras le serviteur inutile". Cette phrase qui peut sembler en apparence négative a été pour moi une sorte de bénédiction, et je me la répète presque tous les jours, surtout lorsque je sens mon égo s'emballer. Etre le serviteur de l'inutile ce n'est pas une tare, au contraire c'est arrêter de se prendre la tête sur tout et n'importe quoi.

"Aime-moi tel que tu es. Je veux l’amour de ton cœur indigent ; si pour M’aimer, tu attends d’être parfait, tu ne M’aimeras jamais. Ne pourrais-je pas faire de chaque grain de sable un séraphin tout radieux de pureté, de noblesse et d’amour ? Ne pourrais-je pas, d’un seul signe de ma volonté, faire surgir du néant des milliers de saints, mille fois plus parfaits et plus aimants que ceux que j’ai créé ? Ne suis-je pas le Tout-Puissant ?
Et s’il me plaît de laisser pour jamais dans le néant, ces êtres merveilleux et leur préférer ton pauvre amour !
C’est le chant de ton cœur qui m’importe. Qu’ai-je besoin de ta science et de tes talents ?
Ce ne sont pas des vertus que je te demande, et si je t’en donnais, tu es si faible que bientôt l’amour-propre s’y mêlerait ; ne t’inquiète pas de cela. J’aurais pu te destiner à de grandes choses ; non tu seras le serviteur inutile, je te prendrai même le peu que tu as, car je t’ai créé pour l’amour.
Aime ! L’amour te fera faire tout le reste sans que tu y penses ; ne cherches qu’à remplir le moment présent de ton amour.
Je veux que tu penses à Moi, à chaque heure du jour et de la nuit. Je ne veux pas que tu poses l’action la plus insignifiante pour un motif autre que l’amour. Quand il te faudra souffrir, je te donnerai la force ; tu m’as donné l’amour, je te donnerai d’aimer au-delà de ce que tu as pu rêver.
Mais souviens-toi : aime-moi tel que tu es. N’attends pas d’être un saint pour te livrer à l’Amour, sinon tu n’aimeras jamais." L'auteur de ce texte n'a pu être identifié.

jeudi 14 avril 2011

Dieu c'est quoi pour toi?

Mon dernier passage commence à vraiment dater, il est temps de souffler sur mon bureau pour enlever la poussière, de décrocher les toiles d'araignées et de reprendre ma plume virtuelle pour poster un message de feu de dieu!

Je vais  relater une rencontre intéressante et aussi légèrement insolite en guise d'introduction. J'attendais dans un bar le dernier train pour rentrer chez moi, là je sympathise avec un autre client. On discute un moment de tout et de rien, puis nos discutions sont devenues plus philosophiques et spirituelles, chacun semblait tester l'autre et découvrir avec un certain étonnement que nous étions sur le même créneau.
Pour l'anecdote la discution s'est tellement emballée (la bière jouant son rôle de catalyseur ;-)... ) que j'ai loupé mon train et du prendre le premier du matin.
Depuis cette soirée nous avons continué à dialoguer par e-mails. Parfois je parle de Dieu pour exprimer mes idées, et un jour mon ami m'a répondu que le mot "Dieu" le faisait grincer des dents. Je réalise que beaucoup de gens qui semblent partager mes idées me regardent bizarrement quand je parle de Dieu. Du coup il me semble intéressant de donner quelques précisions sur le Dieu que j'évoque si souvent sur ce blog.

Le Dieu dont je parle n'appartient à aucun courant religieux, et il n'a ni forme ni visage. En réalité le Dieu dont je parle est très accessible, aucune voie spirituelle, aucune ascèse, aucune pratique n'est requise pour le rencontrer. Vous voulez savoir comment fixer un rendez-vous à ce drôle de Dieu? Facile... regardez l'heure qu'indique votre montre, c'est l'heure de votre rendez-vous avec le divin, cette heure s'appelle "maintenant". Où a lieu le rendez-vous? Là encore c'est très facile, regardez juste vos pieds, le rendez-vous se déroule "ici". Vous aurez peut-être compris là où je veux en venir, la rencontre avec Dieu se déroule dans l'éternel instant présent. Il n'y a pas d'autre endroit possible, et cette rencontre avec le divin chaque être humain l'a probablement vécue plusieurs fois dans sa vie sans même le réaliser.

Car rencontrer Dieu ça ne veut pas dire que notre mental devient omniscient, c'est tout le contraire. Dieu et l'éternel instant présent se manifestent quand le petit "moi" reconnaît sa totale nullité et impuissance à percer les secrets de l'univers. Affranchi de la tyrannie de l'égo, votre pouvoir en est décuplé. Dans l'instant présent vous marchez sur l'eau, vous transformez l'eau en vin, vous comprenez des langues que vous n'avez jamais apprises, mais comme l'a dit Jésus: "ce n'est pas moi qui accomplit les miracles, c'est le Père". L'instant présent n'est pas là pour transformer le petit "moi" en un super "Moi", il est là pour le dissoudre.

Quand je rentre intensément dans l'instant présent Dieu n'est plus un concept, c'est une réalité! Dans l'instant présent tout est teinté de magie, tout est facile, léger. Je dirai que dans l'instant présent tout est AMOUR. Et l'amour, n'est-ce-pas l'attribut principal de Dieu?

Pour terminer ce texte il me semble important de préciser que quand je parle de "rencontre avec Dieu", il faut savoir lire entre les lignes.  En réalité dans l'éternel instant présent il n'y a personne pour rencontrer personne, il ne reste plus que Dieu partout et en toute chose. Dans l'instant présent la non-dualité n'est plus un concept.

Finalement il y'a quelque chose de très amusant dans mon parcours. Pendant de longues années le petit Cédric a cherché Dieu en se demandant si il existait vraiment. Aujourd'hui l'existence de Dieu est devenue plus qu'évidente et c'est le petit Cédric qui est devenu très douteux et sujet à caution ;-)

"Le petit Karl s'est retrouvé devant le banc des accusés et a dû prouver son existence. Ce qu'il n'a pu faire. Le petit Karl n'a pas été en mesure de prouver son existence, et donc a été éliminé...
Ce à quoi nous avons affaire ici est le Jugement dernier. Parce que dans l'instant présent, le temps se trouve aboli. Seul subsiste le commencement. C'est le dernier jour temporel, où seul subsiste, et peut subsister, la source. Tout se trouve aboli hormis la source. C'est le sens qu'il faut donner au Jugement dernier décrit dans la Bible, lors duquel rien de temporel n'est accepté." Karl Renz

"Demandez l'heure à un arbre. Il sera bien embêté et vous répondra: euuuh il est maintenant! Existe-t-il autre chose que maintenant?" Eckart Tolle