lundi 16 novembre 2009

Différencier la souffrance de la douleur

Un peu plus bas j'ai posté un message sur les différences entre le bonheur et la jouissance, et notre tendance à confondre les 2. Dans le même registre je trouve intéressant de distinguer la douleur de la souffrance, car là aussi la nuance est subtile.

Voici comment je vois les choses. La douleur c'est avant tout une perception physique, c'est un simple signal d'alarme de notre corps quand il est menacé. Traîté comme tel, c'est-à-dire une pure perception parmi l'infinité de perceptions que peut nous offrir la vie, la douleur n'est pas si problèmatique. En réalité les ennuis commencent juste après la sensation de douleur, lorsque le mental s'approprie le phénomène en disant "ceci est ma douleur, je suis blessé, je suis en danger etc.". A ce moment la situation devient intolérable, car nous avons transformé la douleur en souffrance. Je dirai que la souffrance se manifeste chaque fois qu'un "moi" s'approprie les perceptions de douleur. La douleur est physique alors que la souffrance est mentale. Pour illustrer ce que je viens de dire, nous avons déjà tous vu un jour ou l'autre un petit enfant courir et se casser la figure. En général dans les premiers instants qui suivent le choc l'enfant ne va ni crier ni pleurer, mais lorsqu'il voit son petit genou écorché ou la tête catastrophée de ses parents, la pensée "je suis tombé, je me suis fait bobo" se met en marche et les pleurs de l'enfant avec.

Ce qui est terrible en devenant adulte, c'est que nous n'avons même plus besoin de ressentir une douleur physique pour être rempli de souffrance. Nous sommes remplis de souffrance lorsque notre petite amie nous quitte, lorsqu'on ne peut pas s'acheter le nouveau gadget à la mode, losque notre équipe de foot de foot préférée a perdu, en fait nous sommes remplis de souffrance chaque fois qu'un événement vient bousculer notre histoire personelle. Mais la folie de la situation, c'est qu'il n'y a pas d'histoire personnelle, il n'y a rien à défendre ou protéger!

On dit que l'enfer c'est les autres. Mais en réalité l'enfer c'est soi-même, nous sommes nos propres bourreaux.

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